Je profite du trajet retour pour vous relater notre petite sortie du week-end. Nous étions donc 5 joyeux VTTistes (Eric Chevalier, Guillaume Bonhème, Yannick, Fabien et moi) partis à l'assaut des chemins de la Drôme provençale, terrain de jeu de cette toute jeune organisation (2ème édition). Autant vous le dire tout de suite, on a bouffé du single jusqu'à plus soif, c'était phénoménal! Au programme officiel 77km et 1250m le samedi, 87km et 1300m le dimanche, une formalité a priori!
Bon nous avions prévu un week-end tranquille en faisant l'aller le vendredi et le retour le lundi pour pouvoir profiter sereinement des deux grosses journées qui s'annonçaient. Arrivée à Saint-Paul-Trois-Châteaux vers 16h vendredi, le thermomètre affiche 37°C, ouf! Ecrasés par la chaleur à la sortie de la voiture nous nous précipitons à la piscine municipale aussitôt après la prise de possession de notre chambre. Fabien, parti en bus/Blablacar arrivera trop tard pour en profiter, dommage ça nous a fait un bien fou. La météo s'annonce rassurante pour le lendemain, la température se limitera à 32-33°C, largement de quoi faire bouillir les organismes en souffrance... Après avoir tergiversé nous décidons le samedi matin de rejoindre en voiture le départ de la rando, situé à 9km de Saint-Paul, après coup je crois que c'était le bon choix!
Donc départ groupé vers 9h depuis Bollène, on attaque tout de suite par la plus longue montée de la journée et après une mise en jambes le long des vignes, le ton est donné, ça va être cassant! Du chemin empierré, pas roulant pour deux sous, avec de la relance en permanence, des marches à passer, la roue avant à placer au millimètre, ça tournicote. Résultat ça bouchonne un peu pendant les premiers kilomètres mais rien de bien méchant, il suffit d'être patient. Il faut dire qu'avec 140 inscrits seulement c'est pas vraiment le roc d'azur! Assez rapidement ça s'étire et on sera plus jamais gênés. La température grimpe gentiment mais pas le compteur . On a déjà du mal à tenir le 10 km/h de moyenne! Il paraît que c'est un signe de qualité et que c'est ça le vrai VTT diraient certains... Il faut dire qu'on n'est pas loin de l'Ardêche, hein Guiton! L'état de forme de chacun commence à se révéler, avec Eric bien au-dessus du lot, qui finira par partir seul. On restera longtemps à trois avec Guillaume et Yann, qui finira par s'envoler à la faveur d'un regain de forme après le dernier ravito à 30km de l'arrivée. Dire qu'il a fallu le travailler au corps pour qu'il ne rentre pas en coupant par la route! Il faut dire qu'on venait de se taper une longue montée dans les cailloux, en plein cagnard, il y avait de quoi être assommé! Une bonne pause à la fraîche et c'est reparti! Fabien fera le yoyo en roulant à son rythme, on le retrouvera quasiment à tous les ravitos, et à la faveur des séances de jardinage des uns et des autres (gros et seul point noir de l'orga d'ailleurs). Au final avec Guillaume on retrouve Yann au dernier point d'eau après 15km de souffrance, incapables de passer la moindre difficulté à force de les avoir enchainées toute la journée. Heureusement, ça se calme (un peu) sur la fin de parcours et surtout on repasse en sous-bois et le soleil joue à cache-cache avec quelques nuages bienvenus. On finira en arrivant à se faire plaisir mais tous bien fourbus avec 82km et 1600m de D+ (faut croire que dans le sud ils ont un problème avec les chiffres ). Il était 18h, soit 9h de selle je vous laisse faire le calcul de la moyenne de merde... Difficile à ce moment-là d'imaginer faire encore plus le lendemain. Mais bon il y a normalement moyen de couper pour faire un 50km donc il y a de l'espoir. Grosse première journée donc, qui nous a pris un peu au dépourvu, il faut savoir gérer son effort pour ne pas se laisser submerger par la succession de difficultés et le terrain bien cassant. Mais bon pas facile lorsqu'il n'y a quasiment aucune période de calme pour récupérer et faire défiler les kilomètres. Pas de pépin majeur à part une pirouette de Guillaume dans une descente bien pentue, le genou a tapé un rocher, c'est un peu douloureux mais sans plus, ça n'est pas cette partie de son anatomie qui le fera le plus souffrir le reste du week-end
Après une plus ou moins bonne nuit de sommeil, départ de Saint-Paul à 7h40 pour retourner à Bollène, il fait bien moins chaud surtout à cette heure matinale mais ça montera quand même à 28°C, c'est déjà plus supportable. Ca démarre plus tranquille au milieu du village, un peu de route, mais bim, on attaque un petit bois avec d'entrée de jeu des raidards truffés de racines qui nécessitent de s'exploser les pattes pour passer, aïe, à ce moment on se dit qu'on va manger! Rapidement ça s'avère inmontable, il faut pousser, puis porter le vélo. Descente technique, on se retrouve à pied à la queuleuleu bien qu'on ait décollé après le gros de la troupe parti à 7h30 (dont Eric parti comme une balle). Dès que je peux je remonte sur le vélo pour me frayer un passage dans la dernière partie de la descente. Sympa mais un peu court! Un peu plus loin rebelote, un portage bien exigeant, vélo sur le dos pour grimper sur les rochers. Bon c'est sûr en haut on a un beau point de vue mais quand même... Heureusement la suite est beaucoup plus fun avec du single tournicotant à gogo et beaucoup moins cassant que la veille, sur un terrain plus souple (je pense surtout à mes copains en semi-rigide, les pauvres). Quelques descentes qui tabassent moins permettent de lâcher un peu les freins et de se reposer. On grimpe (jusque dans les ruelles des villages, magnifique!) jusqu'à un superbe point de vue sur la vallée du Rhône au pied d'une madone protectrice. En repartant première possibilité de shunter, on nous annonce la descente la plus technique de la journée, miam, sauf que derrière il y a 500m de gros portage. Vu notre état de forme on décide d'être raisonnables, on zappe. Seuls Eric et Fabien la feront. Notre portion est plus calme certes mais il y a quand même des passages pour équilibristes avec juste la place pour les pneus et le vide à côté (OK juste 5m mais ça peut faire mal quand même, hein!). Eric nous rejoint au ravito suivant, il commence à reprendre confiance en ses capacités. Nous on garde l'esprit du jour: se faire plaisir avant tout, on verra au fur-et-à-mesure. La suite est sympa, mais beaucoup moins physique que la veille, l'avantage c'est qu'il y a quelques portions de récupération entre les secteurs tecnico-ludiques. Yann et Guillaume tartinent comme des beaux diables dans les portions roulantes et les montées, je reprends l'avantage dès que la pente s'inverse, en moyenne on tient le même rythme, cool. Eric lève un peu le pied pour rouler avec nous jusqu'au ravito suivant situé au pied d'un château. La boucle suivante fait 14km et est annoncée magnifique mais assez éprouvante avec notamment un bon dénivelé au programme. Eric se lance mais nous décidons d'être raisonnables, on décidera au R3 si on fait la dernière boucle! C'est sur cette portion que le seul pépin technique nous coupera dans notre élan: Yann explose son attache rapide à la fin d'une montée anodine, il faut extraire les restes au dérive-chaîne . Heureusement il a choisi son endroit avec soin, à l'ombre des arbres, devant le cimetière avec son traditionnel point d'eau, nickel! On repart après une petite séance de mécanique et on rejoint quasiment tout de suite le R3. Grâce à cette pause les organismes sont bien reposés, 40km au compteur, on ne réfléchit pas longtemps pour prendre la dernière boucle. Aucun regret, elle était superbe, avec un dénivelé raisonnable mais du single très joueur, tantôt tournicotant entre les arbres, tantôt nous imposant des séances de montagnes russes, il suffit de ne pas se laisser emporter par l'aspect ludique de la chose et de réfréner l'envie d'appuyer pour que ça passe bien. Juste une petite pause Bépanthène obligatoire pour notre Guillaume qui retrouvera ensuite un sourire béat . Et le tout dans des paysages bien variés en plus avec un superbe lac bleu turquoise à la sortie d'un single touffu, on a failli piquer une tête! Le parcours traîne en longueur par contre, Bollène est à une encablure, on passe même devant le panneau de la commune, mais on replonge (enfin on remonte) dans les bois alentours pour encore une dizaine de kilomètres de tournicotis et de plaisir sado-masochiste. Incroyable, le nombre de singles au mètre-carré! Un passage de gué histoire de nous rafraichir, quelques descentes entre les arbres et on arrive à 15h45 (ouais toujours pas terrible on est d'accord) fatigués mais pas épuisés comme la veille, avec quand même 72km et 1500m au compteur. Eric et Fabien arriveront environ 1h plus tard, l'un en ayant bouclé les 94km et l'autre en ayant zappé la dernière boucle trahi par son séant .
Donc pour résumer une bien belle organisation que ce raid, avec un hébergement correct dans les murs de l'ancien lycée agricole de Saint-Paul, les repas sympathiques dans la cour intérieure du lycée avec même un guitariste pour la musique d'ambiance le samedi soir. Tout ça dans une atmosphère très conviviale, presque familiale, nous étions 7 participants à manger le dimanche soir avec les organisateurs, on avait l'impression d'être entre copains! Les ravitos parfaitement étagés, avec les "points d'eau" on avait une pause tous les 15km environ, avec au menu pâtes de fruits, saucisson et des abricots du coin (miam). On était venus alléchés par la promesse de faire du bon VTT tout le week-end on a été servis avec des parcours bien usants, à vue de nez les 3/4 en vrai sentier VTT (single ou chemin de montagne), bravo! Le premier jour ne permettait malheureusement pas de vraiment gérer en fonction de la forme: le raccourci vers les parcours d'environ 55km arrivait assez tôt, à un moment où il était difficile d'anticiper la suite des évènements. Comme je l'ai déjà dit le seul gros point noir était le balisage qui était souvent assez light ou en tous les cas assez mal placé: les bifurcations étaient rarement annoncées à l'avance, même en pleine descente il fallait se contenter des rubalyses situées en entrée de sentier. Quelques gros coups de frein en catastrophe au programme et surtout quelques centaines de mètres en plus pour quasiment tous les participants. Heureusement qu'on avait les traces sur nos GPS pour nous rendre compte qu'on avait quitté le parcours mais vu la difficulté du terrain on n'avait pas l'oeil rivé sur l'écran! Bon ça s'est amélioré le deuxième jour mais une partie l'explication vient peut-être qu'ils étaient à peine une petite dizaine pour tout baliser . En tous les cas pas de quoi gâcher le plaisir que nous avons tous pris à parcourir ces portes de Provence entre amis et nul doute que si l'organisation reste sur le même état d'esprit, nous reviendrons!